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Jean de Florette et Manon des Sources.
Je suis appelé par un client pour une recherche à la frontière italienne....loin, très loin dans les montagnes. Un village de montagne au bout d'une route sans issue. La "guerre" de l'eau est déclarée entre certains villageois. Mon but est de trouver un peu d'eau pour mon client. Après 30 mns de randonnée nous arrivons sur son terrain inaccessible en voiture. Auparavant j'avais procédé à l'analyse cartographique (topologie, géologie) du lieu. Et j'ai bon espoir de trouver la veinule pressentie à distance sur plan. Un rocher immense séparait les deux propriétés, celle du voisin et celle de mon client. D'un côté du rocher, la source du voisin qu'il refusait de partager. Je procède à la recherche sur le terrain de mon client, déjà miné par leur nombreux trous secs, et là je trouve ce ressenti de filet d'eau...estimation inférieure à 2 m et le débit estimé inférieur à 100l/h !!! c'est à dire quasi rien comparé aux débits auxquels je suis habitué supérieurs à 3m3/h et minimum 40m de profondeur ! Nous avons creusé de suite à l'aide d'une tarière manuelle de 2m, le haut de l'eau se trouvait à 1.70m mais dans l'impossibilité immédiate de vider le trou d'eau, le calcul du débit n'a pu être réalisé. J'ai appris que même dans ce village perdu dans une impasse, dans les montagnes, éloigné de tout il y a toujours des conflits de voisinage et liés à l'eau. Précision : il est rationnellement impossible de déterminer les profondeurs au décimètre près. |
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Une recherche quelque peu particulière.
Profondeur estimée à 175/185m pour un débit 5 à 6 m3/h. Eau atteinte à 170m, sans compter la réserve dans l'aquifère, où finalement, nous avons eu 5 m3/h après pose de la pompe. Problème...l'eau n'est jamais remontée durant le forage ! Seuls les instruments permettaient de vérifier sa présence. La pose de la pompe a permis finalement d’apprécier une eau fraîche et claire. L'explication est un sous-sol très fracturé ; lorsque le foreur injectait l'air sous haute pression (30 bars) l'eau partait immédiatement dans les fractures. C'est une situation peu fréquente, et là, seule l'expertise du foreur et du sourcier fera la différence entre celui qui dira qu'il n'y a pas d'eau et celui qui sait lire ses instruments et la géologie. Une fois de plus, la relation sourcier / foreur et la confiance l'un en l'autre, est déterminante. C'est sur ce chantier que j'ai eu la chance de travailler avec un très célèbre paysagiste européen. Lorsque l'eau est sortie du forage, il se retourne vers les quelques personnes réunies, haranguant : "Bruno, maintenant je crois aux sourciers". Une très belle récompense. |
Recherche hors norme
Voici une recherche particulière que nous voulons, Michel et moi, vous faire partager. Cette aventure monégasque commence par la convocation de Michel HENNIQUE par le plus grand groupe européen de BTP. Il m’a ensuite convié à cette recherche. Elle s’est étalée sur deux ans (2018 & 2019) et en deux temps. Retrouver le cheminement d’une des rivières souterraines qui risquait de fragiliser les fondations d’une tour de 25 étages. Le captage de cette rivière alimentait une partie de la principauté de Monaco. Avant notre intervention, ce groupe avait réalisé de sa propre initiative dix forages de reconnaissance afin de trouver cette rivière. Aucun de ces forages n’avait permis de trouver le point d’entrée sous le site de la construction. A la suite d’une réunion de travail sur le site immobilier avec l’ensemble des partenaires du BTP, il a été décidé de confier aux sourciers la mission de trouver cette rivière souterraine. Nous avons réalisé la prospection par une approche traditionnelle à distance et à l’aide des plans de construction mis à disposition par les ingénieurs BTP. Le protocole de recherche avait auparavant été soumis à l’ensemble du staff en ce mois d’août 2018. Il s’appuyait notamment sur notre recherche réalisée en double aveugle. Le résultat de cette prospection à mis en évidence une fracture de 6.5m de large avec un débit estimé à plus de 50m3/h à 67m de profondeur. Sur la base de cette prospection le groupe BTP a entrepris des travaux importants pour canaliser et rediriger cette rivière souterraine dans le réseau des eaux monégasques. Ces travaux ayant été entrepris ; un an plus tard, nous sommes de nouveau convoqués pour réaliser une prospection de toutes les arrivées d’eaux situées en amont et susceptibles de traverser le site immobilier, comprendre les déviations et les nouveaux cheminements suite aux travaux réalisés. Le travail s’est effectué sur la voie publique et 14 points ont été référencés sur les trottoirs et aux abords de l’avenue principale. Nous avons donné une estimation des débit et profondeur de chacun, finalisé par un relevé GPS. A la suite de nos recherches des piézomètres ont été installé afin de surveiller les niveaux des écoulements d’eaux. Mission accomplie avec la reconnaissance très chaleureuse du groupe, pour le travail réussi. |
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Marcel PAGNOL et son petit-fils Nicolas
L'histoire commence par un appel incroyable à Michel HENNIQUE. Nicolas PAGNOL (le petit fils de Marcel PAGNOL) prend contact avec lui. Le souhait est simple : Nicolas souhaite réhabilité les bancaus de son grand père Marcel. En effet cette partie de terre abrite l'oliveraie ancestrale aujourd'hui en sol aride. Michel, avec qui, j'ai la chance et le privilège d'échanger très régulièrement, me fait part de cet appel improbable. Je ne peux pas lui cacher mon émotion. Après cet échange, je lui demande si je pouvais l'accompagner sur cette prospection. La forte et sincère amitié qui nous lie a fait le reste. En effet, enfant du pays, c'est ma terre, ma Provence et PAGNOL représente pour moi, ma culture, mes racines, ses films que je regarde régulièrement, cet accent bien de chez moi, ses personnages haut en couleurs, ces dialogues passionnés, ces tirades dans un français recherché, malheureusement bien mal mené aujourd'hui, les étés sous la tonnelle et toute l'amitié et la chaleur des gens d'ici....ma terre natale à laquelle je suis très attaché. Voilà que commence alors la recherche par la traditionnelle et incontournable approche technique. Les recherches d'informations hydrogéologiques s'enchainent et le travail à distance sur plan nous permet d'affiner la zone. Nous anticipons le passage de la foreuse, recherchons des contournements...L'étroitesse des routes nous semble infranchissable. Nicolas a fait appel à un foreur local qui finalement a une solution avec ses engins adaptés à la circulation dans ces circonstances et sur ces chemins. En effet il faut trouver le bon compris poids / dimension / puissance. L'entreprise avec laquelle Michel et moi travaillons usuellement sur ce secteur n'a que des camions d'environ 20T....impossible de les faire venir. Le grand jour venu, Nicolas nous attendait sur place. Le feeling est immédiat. Nous sommes rejoins par le foreur quelques dizaines de minutes plus tard, sur le départ de la prospection. Comme à notre habitude Michel et moi travaillons en double aveugle. L'un ne regarde pas ce que fait l'autre puis nous comparons. Nous avons à faire à un terrain très faillé. Michel et moi échangeons sur le meilleur emplacement, sur les début/fin de veines. Puis les estimations de profondeur/débit. Nous sommes quasi similaire : 120m / 130m - 2 à 3 m3/H Il est l'heure pour Nicolas et le foreur de repartir. Michel et moi continuons la prospection sur le parking qui s'est vidé. Là, aucun doute, nous avons une veine commune franche, bien marquée, et pas de multiples fractures comme plus loin. Les estimations de profondeur/débit sont identiques. Nous retiendrons cette veine, pour deux raisons : l'accessibilité de la foreuse et notre similitude dans le tracé. L'heure fût de nous en retourner non sans une certaine émotion et le sentiment d'avoir rendu un hommage tout particulier à Marcel PAGNOL, sur sa terre. Merci Marcel ! |